Hier à Jazz à Vienne 2013, c'était un peu la soirée des invités qu'il ne fallait pas inviter. A commencer par la pluie, mais si ça se trouve, c'est un des invités qui l'a invité...
L'entracte a été allongé pour laisser passer l'orage et éviter que le second groupe ne se produise avec des instruments mouillés. Mais pendant ces vingt minutes de déluge, le public n'avait pas trop de choix : partir, se faire tremper ou faire la tente sous son poncho comme moi.
Résultat, j'ai évité l'effet "pêcheur sur son chalutier" comme il y a deux ans.
Ahmad Jamal invite Yusef Lateef
La première heure du concert d'
Ahmad Jamal a été un vrai régale. La virtuosité de chaque membre du groupe a donné lieu à de grands moments d'improvisations. C'était beau, inventif, avec de nombreux changement de rythme, parfois drôle quand on les voyait se surprendre les uns les autres.
Standing ovation.
Et puis l'invité est arrivé.
Yusef Lateef s'est installé seul sur scène et a commencé à souffler dans différents petits instruments en bois. C'était très lent, sans aucune musicalité, sans aucun rythme, des fois ça ne faisait même pas de son. Et il s'arrêtait parfois en silence pour pointer le doigt vers le ciel. Les membres du groupe, Jamal y compris, sont revenus un par un pour l'accompagner dans cette musique expérimentale faite de bruits et de sons bizarres (même le bassiste "chantait" dans le micro de sa contrebasse). On a cru arriver un vrai morceau quand il a pris son saxophone, puis sa clarinette, mais en faite non : pas plus de deux notes à chaque fois. En gros il ne se passait rien.
Et la pluie est arrivée.
A croire que c'est cette légende du jazz qui l'a invoqué. Le concert s'est terminé en eau de boudin avec les techniciens qui ont bâché le piano et le public qui n'a quasiment pas applaudit, à mon avis autant par soucis de se mettre à l'abri que par incompréhension.
Ou alors je n'ai rien compris.
Ahmad Jamal (piano)
Yusef Lateef (saxophone, flute, clarinette, instruments à vent)
Reginald Veal (basses)
Herlin Riley (batterie)
Manolo Badrena (percussions)
Chucho Valdés & the Afro Cuban Messengers with special guest Buika
Après la soirée Cuba de la semaine dernière, c'est une autre légende du jazz cubain qui a tenté de nous réchauffé de la pluie avec une section rythmique très fournie (pas moins de trois percussionnistes/batteur).
Jesus "Chucho" Valdés a un style rapide et puissant, très différent de ce à quoi nous avions eu droit en première partie. J'ai pensé qu'il pourrait être
Roberto Fonseca dans quelques années. J'ai appris en fin de concert qu'il a été marié à la mère de se dernier.
Et puis l'invitée est arrivée.
La chanteuse Buika est l'exemple parfait de ce que je n'aime pas chez une chanteuse. Elle pousse sa voix à la limite du crie presque tout le temps et ne peux s'empêcher, à chaque phrase, de balayer l'ensemble de son champ vocal, du plus grave au plus aigu. De véritables montagnes russes. Heureusement, elle n'est restée que trois chansons (deux en espagnol et une en anglais) et n'est pas revenu pour le rappel.
Le concert s'est fini tard avec une très bonne ambiance dansante.
Chucho Valdés (piano)
Buika (voix)
Dreiser Durruthy (voix, batas)
Reinaldo Melián (trompette)
Gastón Joya (basse)
Rodney Barreto (batterie)
Yaroldy Abreu (congas)
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