Découvert par hasard
en avril dernier, j'ai profité de mes vacances au
Maroc pour commencer la lecture du roman tiré de l'univers de
Bioshock :
Rapture.
L'histoire, qui se situe entre 1945 et 1959, débute quand Sullivan livre à Andrew Ryan des clichés d'Hiroshima et Nagasaki, après les explosions nucléaires d'août 1945. Ce dernier prend alors la décision de mener à bien le Projet Atlantique qu'il garde secret depuis plusieurs années : la construction de Rapture, une ville utopique coupée du monde et ignorée des fédéraux, des soviets... au fond de l'océan.
On assiste alors à la construction des dômes et coursives avec un alliage de verre et de métal, à l'installation des habitants dans cette nouvelle vie sans gouvernement, où la liberté et l'absence de régulation sont les maîtres-mots. De là émergent des personnalités influentes comme l'artiste Sander Cohen ou les scientifiques Brigid Tenenbaum et J. S. Steinman. Libérés des carcans de la moralité, ils tentent les expériences les plus improbables et découvrent l'Adam et l'Eve. Confinés dans une cité sans ciel et dont ils ne peuvent s'échapper, les habitants perdent progressivement l'esprit à mesure qu'ils deviennent dépendants aux Plasmides. Sans réelle force de sécurité ni loi, le moindre conflit se règle dans la violence et il devient naturel de se promener avec une mitraillette à la main.
Les personnages sont pour la plupart des figures incontournables des jeux comme Frank Fontaine (dont l'histoire est très surprenante), Augustus Sinclair ou Sofia Lamb. D'autres ont été développés à partir des journaux audio que l'on trouve en jouant, comme le narrateur principal Bill McDonagh. Cela permet d'en savoir plus sur eux, pourquoi ils sont là et ce qu'ils ont apporté à Rapture. Enfin, de nouvelles têtes créées pour le roman font leur apparition et donne une grande profondeur (sans jeu de mot) à cet univers sous-marin. La visite de lieux mythiques comme le Phare, Arcadia ou Ryan Amusements rappelle l'angoisse claustrophobe ressentit à l'époque de la découverte du premier jeu. Rapture est finalement bien le protagonist principal, la raison d'être de tout... ce qui fait craindre pour la suite, à savoir Infinite.
A titre personnel, c'est la première fois que je lis un roman basé sur un jeu vidéo et en anglais qui plus est. Je suis très agréablement surpris par la qualité de l'écriture et par l'ambiance qui se dégage de chaque description, même si mes lacunes de vocabulaire me desservent parfois. L'univers de Bioshock se prêtait parfaitement à l'exercice du roman et la force de ce livre est de ne pas être une novélisation simple des jeux, il apporte réellement un plus à l'histoire. Bien que se déroulant avant, il est préférable à mon sens de le lire après avoir jouer aux jeux (surtout le premier).
Etant encore en train de finir Bioshock 2, je me rends compte que c'est moins le gameplay que l'ambiance et l'histoire qui sont passionnants dans cet univers. Personnellement, je prends autant, voire plus, de plaisir à lire ce roman qu'à jouer, un comble ! Il est assez ironique de constater que cette histoire brillante, noyée dans la narration d'un jeu de tir, remonte à la surface dans ce roman. Ce qui pose à nouveau la question de la narration dans les jeux vidéo...
De plus en plus, l'univers de Bioshock se révèle bien plus profond (encore), cohérent, riche, recherché et philosophique que celui de nombreux jeux, films ou romans. Le personnage d'Andrew Ryan partage d'ailleurs, en plus d'une ressemblance dans le nom, la même philosophie objectiviste que Ayn Rand. Cette dernière a écrit un roman s'intitulant La Révolte d'Atlas qui est très certainement à l'origine de Bioshock...
Cette histoire aurait peut-être mérité un meilleur média, mais aurait-elle alors touché autant de monde ? Je rêve toujours d'une bande-dessinée au style réaliste ou un film fidèle s'appuyant sur l'histoire et pas sur l'action et l'horreur...
Pour en savoir plus sur Rapture, les personnages et les évenements :
- Wiki en français
- Wiki en anglais
- Les Archives de Rapture, avec tous les journaux audios (en anglais)
Sur le site Console Obsession (en anglais) :
- Une interview de l'auteur John Shirley
- Une critique très positive du roman
Le livre existe :
- depuis juillet en anglais relié (grand format)
- depuis juillet en anglais broché (format poche)
- en novembre en français allemand broché (grand format)
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