Mon fils est comme moi.
Depuis qu'il m'a vu jouer à
Captain Toad Treasure Tracker et
Super Mario 3D World et qu'il y a lui-même goûté, il ne parle plus que de ça à tout le monde. Il construit des niveaux en
Clipo, fait des dessins et regarde des
"Let's play" sur Youtube à tel point qu'il connait les niveaux par cœur avant même de les avoir atteint pour la première fois ! Il marche par "phases d'obsession" : avant ça c'était les trains, après les
Lego et les
Mixels et, dans une semaine, il aura oublié tout ça et sera parti sur autre chose.
C'est une sorte de monomanie passagère et ça m'énerve parce qu'
il tient ça de moi.
[EDIT 2016 : j'avais raison, il est passé à Rayman (Origins et Legens) et Kirby]
Des kilomètres de lectures
Depuis que j'ai emprunté l'édition anniversaire de
Kind of Blue à la médiathèque de mon village fin mars, je suis moi-même reparti dans une période
Miles Davis. Mais cette fois, histoire de faire les choses à fond, je me suis lancé dans la lecture de
son autobiographie, ce que je voulais faire depuis des années.
Le livre est passionnant du début à la fin. Même si quelques sessions légendaires (comme justement celle de Kind of Blue) sont assez vite éludées, il passe en revu toute sa carrière avec une précision étonnante. Le ton et le style sont décontractés, comme si Miles était en train de nous raconter son histoire autour d'un verre. On remarque d'ailleurs assez vite ses expressions de langage récurrentes comme "shit", "it was bad" (pour dire que c'était très bien), "it was something else" et surtout les "motherfucker" (au moins un par page au début, moins à la fin... ou alors je me suis habitué). Je serais d'ailleurs curieux d'en parcourir une traduction française pour comparer. Cela s'explique car le livre a été retranscrit par Quincy Troupe à partir d'entretiens (des monologues ?) fait avec Miles.
On écoute donc le trompettiste nous raconter comment il a côtoyé tous les grands d'avant pour qui il était
sideman (
Charlie "Bird" Parker,
Dizzy Gillespie...) et comment il a formé la plupart des grands d'après, ses
sidemen devenus
leaders et que l'on croise encore sur scène en 2015 (
Herbie Hancock,
Wayne Shorter,
John McLaughlin,
Marcus Miller).
Plus qu'un livre sur la musique, c'est aussi un témoignage très intéressant sur une époque (les clubs de jazz de la rue 52 de New York), un style de vie débridé (alcools, drogues, femmes), le tout saupoudré d'un racisme ambiant et permanent qui l'a rendu presque lui-même raciste dans l'autre sens, tellement il en voulait à tous les blancs. Et même si son point de vue sur les critiques, les politiques, la police et sur même l'histoire est souvent assez juste (
comment peut-on dire que l'Amérique a été "découverte" alors que les Indiens y habitaient déjà ?), on sent bien qu'il est obstrué par une forte rancœur après des années et des années de racisme.
Quelle(s) aventure(s) !
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