Ma Collection Virtual Boy

par Yome NetSan @ 4 septembre 2015

Enfin !

Après plusieurs années, voici enfin que je mets à jour ma collection Virtual Boy et que j'en parle sérieusement sur Gamusik ! Cette console fait pourtant partie de mes préférées, tant elle est unique, atypique et mal aimée.
J'ai profité du déménagement en cours de ma collection du rez-de-chaussée au second étage pour faire un passage au "coin photo" du premier.

 

Lectures 2D

Comme beaucoup, j'ai découvert l'existence de ce qui s'appelait encore la VR-32 (Virtual Reality 32 bits) dans les magazines que je lisais en 1994, notamment Super Power et Player One.

A l'époque, plusieurs casques de "réalité virtuelle" avaient été plus ou moins annoncés par différentes société, dont SEGA. Mais, sauf erreur, Nintendo ont été les seuls à commercialiser une machine sur ce principe, bien que la notion de casque n'ait pas été retenue. Au final, il s'agit plus d'une paire de jumelles sur pied mais qui conserve un affichage innovant en 3D stéréoscopique (on voit la profondeur dans les images).

A cause de son affichage en rouge sur noir et de son concept à la marge, elle n'a malheureusement pas résisté à la Playstation et la Saturn. Cela peut se comprendre, même si ces deux machines ne jouaient pas vraiment dans la même catégorie (tiens, ça me rappelle quelque chose, non ? Wii ?)...

Sa durée de vie fut peut-être la plus courte pour une console depuis 30 ans : de juillet à décembre 1995 au Japon et d'août 1995 à mars 1996 aux USA !

 

 

Enchères 3D

Cantonnée aux marchés japonais et américains, cette console est restée pour moi un rêve d'adolescence pendant des années... jusqu'à mon entrée de la vie active et mon premier salaire !

J'ai découvert à ce moment-là eBay et j'ai vite réalisé que je pouvais acheter tout ce dont j'ai toujours rêvé... dans certaines proportions ! Entre deux disques promo de Phish, je me suis donc rappelé de cette console obscure et je suis passé à la caisse.

Le projet a assez rapidement pris les airs d'une petite affaire un peu ridicule : je commandais presque tout ce qui passait, souvent en plusieurs exemplaires, faisais livrer mes colis sur mon lieu de travail et stockais le tout sous mon bureau. Je revendais les doubles pour financer les prochains achats, reconstituant des consoles complètes à partir de pièces détachées, etc. J'ai pu faire ça sans compromettre le paiement du loyer parce que l'on était en 2003/2004. La folie du retro n'avait pas encore prise et, jusqu'en 2007/2008, j'ai pu compléter ainsi bon nombre de mes collections à moindre frais. Aujourd'hui, avec un salaire bien supérieur à celui que j'avais alors, il me serait impossible de refaire la même chose. Mais tout cela est une autre histoire...

 

En quelques mois, je me suis donc constitué une jolie collection Virtual Boy avec :

 

 

 

Découverte de la bête diabolique

Le premier contact avec la bête est assez déroutant.

Il faut la monter sur son pied, régler l'inclinaison, brancher la manette, etc. Cette dernière est pour une fois totalement symétrique : une croix et deux boutons de chaque côté (Select/Start + A/B). La prise en main est agréable avec ses deux énormes poignées qui préfigurent ce que l'on trouvera sur Nintendo 64. Pour alimenter la console, il faut insérer des 6 piles AA ou brancher l'adaptateur secteur... dans la manette, alors que l'ont aurait plutôt tendance à vouloir le faire dans le casque.
La cartouche, elle, s'insère bien dans la console elle-même, mais "à l'envers", avec l'illustration vers l'intérieur, contrairement à TOUTES les autres consoles. Il aura aussi fallu retirer au préalable le petit cache en plastique noir qui protège le connecteur de la cartouche. Là encore, c'est la seule fois (à ma connaissance) où ce connecteur se trouve exposé à l'extérieur.

Avant même d'allumer la console (avec un interrupteur se trouvant, là encore, sur la manette elle-même, tout est atypique et bouscule les habitudes !

 

 

Des hauts et des bas : une expérience tout en relief

La tête plongée dans la visière en mousse noire, aucune lumière extérieure ne passe. Avec ses traits rouges dessinés sur un espace de jeu noir à l'infini, sans contour, on ne peut plus parler d'écran. Le joueur est totalement coupé du monde et ne peut pas partager l'image qu'il voit. Totalement isolé, son expérience est personnelle et un peu égoïste.

 

Les autres n'entendent que les exclamations du joueur, réagissant à quelque chose qu'ils ne peuvent pas voir, et éventuellement le son du jeu. Celui-ci est clair et la spatialisation est très bien gérée grâce aux enceintes situées sur les côté du casque, à quelques centimètres à peine des oreilles. L'immersion en est encore plus complète.

Assez vite, une douleur apparaît dans le dos ou dans le cou. La position de jeu, penché pour poser la tête dans la console posée sur une table, peut vite devenir inconfortable. Personnellement, j'avais opté pour une autre solution : allongé sur le dos sur un canapé, avec la console posée sur la tête (le pied sur le torse). La gravité faisant son office, le casque se cale devant les yeux sans effort.

Sortir la tête du casque donne l'impression de sortir d'un rêve (ou d'un cauchemar, c'est selon), d'un retour brutal à la réalité et à sa lumière aveuglante.

 

 

Et les jeux dans tout ça ?

Le premier jeu auquel j'ai joué fut Mario's Tennis, qui était fourni avec la console aux Etats-Unis. L'impression de profondeur est bien là, mais je n'arrivais pourtant pas toucher la balle. J'ai eu du mal au début à apprécier la distance avec le joueur. Un comble, là où la 3D devrait justement rendre les choses plus facile !

Vertical Force et Red Alarm sont tous les deux des shoot'em up mais au gameplay très différents. Le premier, vu par dessus, se joue sur plusieurs altitudes du vaisseau et des ennemies. Le second prend une vue à la Star Fox mais en fil de fer. Le manque de texture rend le tout un peu brouillon mais le jeu est très agréable.

Virtual Boy Wario Land est pour beaucoup le meilleur jeu de la console : fun, original, bien animé, au level design intéressant où l'on peut passer à l'arrière plan à certain endroit.

Mario Clash est un petit jeu type arcade assez sympathique dans l'esprit du Mario Bros. original.

Insmouse no Yakata est un FPS un peu glauque, claustrophobique et un peu mou. Un des rares jeux qui utilise les deux croix de direction.

Jack Bros. est un jeu d'aventure se situant dans des labyrinthes superposés les uns sur les autres, avec un bel effet de profondeur. Un bon jeu qui souffre du fait qu'il soit introuvable en anglais et pas très jouable en japonais...

Space Squash, comme son nom l'indique, prend le parti de nous faire jouer au squash dans l'espace. Chaque match est une sorte de combat contre des ennemies plus ou moins vicelards.

Waterworld est... spécial. Un des rares jeux en vraie 3D avec Red Alarm. Il me fait penser aux niveaux où l'on doit protéger les baigneurs des bateaux ennemis dans Cobra Triangle.

Les V-Tetris, 3D Tetris, Panic Bomber et Galactic Pinball ne sont pas mauvais mais n'apportent pas grand chose au genre.

Les jeux de sport ou de pêche n'étant pas vraiment ma tasse de thé, je m'abstiendrai de donner mon avis.

 

 

Bientôt le full set ?

Malgré ma fièvre acheteuse, j'ai su rester raisonnable. Je n'ai jamais succombé aux prix trop élevés (déjà à l'époque) de ce que je recherche encore afin de regrouper ce full set (le seul que j'aimerais finir) :

Après il y a aussi les exemplaires de démo, les présentoirs et les goodies, mais on n'en est pas là...

Quand on voit que ces cinq jeux se négociaient déjà entre 75$ et 300$ il y a 12 ans, on comprend que le Virtual Boy était, là aussi, bien en avance sur son temps !

 

 

 

Amateur 3D Porn

Cet intertitre va m'attirer des visites, c'est sûr ;)

Depuis plusieurs années, les fans du Virtual Boy (oui, il y en a plus que l'on ne le croit) se regroupent pour admirer leurs consoles et lui faire des trucs pas bien nets.

La scène homebrew s'est développée pour elle-même développer de plus en plus de jeux rouges et en 3D. De nombreux émulateurs existent et proposent plusieurs options pour la 3D, comme l'anaglyphe (image bleu et rouge).

Pour parfaire la chose, le FlashBoy Plus, une cartouche flash est apparue pour tester ces productions sur le hardware d'origine. Bien entendu, elle permet aussi de lancer les roms des jeux commerciaux mais ce n'est pas très légal. C'est pourtant le seul moyen de s'essayer à certains jeux hors de porté niveau budget.

La fin de vie prématurée de la console a aussi engendré un certain nombre d'annulations de dernière minute. Plusieurs jeux ainsi terminés ne sont jamais sortis, malgré les annonces dans la presse et leur présentations dans des salons.

J'avais d'ailleurs eu la chance d'évoquer la question avec Ryota Kawade, Director/Productor sur la série Paper Mario et Assistant Designer sur Galactic Pinball, lors de mon voyage au Japon en 2009. Il m'avait confirmé qu'un des jeux sur lequel il avait travaillé était terminé et même les manuels imprimés mais qui n'était jamais sorti car la console n'était plus en vente.
Il m'avait décrit ce jeu avec un personnage vu du dessus qui saute aux yeux du joueur. Il s'agissait visiblement de Bound High!, dont un prototype s'est retrouvé dans la nature en 2010. Une rom en a même été extraite et une édition cartouche amateur a été édité en 2012 avec boite et manuel, comme à l'époque.
M. Kawade m'a aussi expliqué que, durant sa période de développement sur Virtual Boy, il passait plusieurs heures les yeux sur la console et que sa vue s'était améliorée grâce à cela ! Elle a fini par diminuer à nouveau lorsqu'il a arrêté de travailler sur cette machine.
A la fin de la soirée, il a eu la gentillesse de me dédicacer mon manuel de Galactic Pinball (US) et nous nous sommes même échangé nos cartes de visite !

 

 

Prédécesseurs et héritiers

La première réaction de ma copine lorsque je lui ai montré le Virtual Boy : "c'est pas nouveau, j'ai déjà eu un truc comme ça !"

Bien sûr, cela ressemble aux View-Master, ces petits appareils rouges permettant de voir des diapositives en 3D. Mais elle parlait en fait d'un autre jeu vidéo : son TomyTronic 3D Sky Sttack ! Ne connaissant pas la bête, j'ai été énormément surpris par ce croisement entre un Game & Watch et un View-Master, justement, datant de 1983 ! Bien entendu, le Virtual Boy n'a pas été la première tentative de jeux vidéo en 3D. Hormis les TomyTronic 3D, on se souvient des lunettes 3D sur Famicom, sur NES, sur Master System et j'en passe.

Depuis, la 3D a fait son petit bonhomme de chemin avec, bien entendu, la Nintendo 3DS et sa 3D auto-stéréoscopique (pas besoin de lunettes ou de "jumelles"), la Playstation 3 qui propose quelques jeux en 3D et l'Oculus Rift, en attendant le Project Morpheus de Sony.

 

Mais j'y pense...
Je viens de me payer un projecteur 3D, là...
Et si je me faisais une partie de Mario's Tennis sur écran géant ? O_O'

 

 

 

Quelques liens

Comments

7 septembre 2015 11:23
4 septembre 2015 22:11
Un bien bel article qui rend hommage à notre console 3D favorite quepersonnenaime. Chapeau pour cette superbe collection !
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