L’année 2018 avait vu éclore, aux yeux du grand public, le cinéma de Guillermo del Toro. Son dernier film La Forme de l’eau avait enfoncé les portes des salles du monde entier et récolté des prix à ne plus savoir quoi en faire ni sur quelles étagères les exposer. Il semblerait que le destin de Bong Joon-ho prenne la même direction. Le réalisateur sud-coréen n’en finit plus de s’imposer dans les différents pays qui accueillent son dernier effort, Parasite. Après le grand prix du jury à Cannes et le Golden Globes du meilleur film étranger, les Oscars tendent les bras au réalisateur. Mais là où la prouesse est totale – et plus impressionnante encore que pour del Toro – c’est que Bong Joon-ho réalise cette performance en dehors du circuit hollywoodien. À la force d’un cinéma puissant, d’un discours qui résonne partout dans le monde, d’une efficacité et d’un langage cinématographique universel (qui n’est pas sans rappeler celui de Steven Spielberg), d’indéfectibles alliés (encore merci à Manuel Chiche et The Jokers), le cinéma de Bong Joon-ho remporte d’importantes victoires en faveur d’un cinéma exigeant ET divertissant. Ajoutez à cela une politique cinématographique sud-coréenne qui soutient fermement ses auteurs, et vous obtenez LA formule. Une formule dont le cinéma français serait fort inspiré de... s’inspirer. Nous sommes donc fiers et heureux d’avoir pu rencontrer le réalisateur lors de son passage au Festival Lumiere à Lyon, en octobre dernier. Bong Joon-ho a bien voulu nous accorder un peu de son précieux temps, et ce malgré une fatigue sévère. Nous tenons ici à le remercier encore pour ce moment, et surtout pour ses films.